Les Sénégalais déjà recrutés dans le cadre du programme de migration circulaire en Espagne font face à des conditions de travail extrêmement difficiles, notamment dans les champs où ils sont surexploités.
Les tâches sont pénibles, les conditions d’hygiène et sanitaires déplorables et les indemnités perçues jugées dérisoires par le président de l’association Projet du Sud basée en Espagne. Selon Alassane Gueye, les Espagnols refusent généralement d’effectuer ces travaux agricoles, laissant les Sénégalais subir des conditions inhumaines, parfois sans même un toit pour dormir, les obligeant à passer leurs nuits à la belle étoile. Cependant, il reconnaît que ces contrats permettent à ces travailleurs de régulariser leur situation administrative et d’éviter les tracasseries policières.
En termes de rémunération, M. Gueye estime qu’elle reste insuffisante compte tenu du niveau de vie en Espagne, bien que les travailleurs puissent parvenir à épargner pour investir au Sénégal. « Si tu arrives à épargner 500 € ou plus par mois, cela peut t’aider à réaliser des choses au Sénégal, mais ici, ce n’est pas suffisant pour vivre dignement », a-t-il expliqué sur Sud-Fm. Alassane Gueye trouve que c’est un partenariat à louer, mais faut l’accompagner. « Il faut que les autorités viennent ici regarder les Conditions à travers les consulats comment les gens sont accueillis comment ils travaillent », a-t-il dit.
AMADOU CHÉRIF DIOUF, SECRÉTAIRE D’ÉTAT AUX SÉNÉGALAIS DE L’EXTÉRIEUR
«800 000 F CFA d’économie mensuelle pour un jeune migrant»
Invité de l’émission Le Point sur la RTS, Amadou Chérif Diouf, Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, a mis en avant les retombées économiques positives de la migration circulaire entre le Sénégal et l’Espagne.
Selon le Secrétaire d’État aux Sénégalais de l’Extérieur, un jeune migrant sénégalais engagé dans ce programme pourrait économiser jusqu’à 800 000 F CFA par mois, injectant ainsi des fonds significatifs dans l’économie nationale. « L’idée n’est pas d’envoyer des diplômés, mais des ouvriers agricoles », explique-t-il, précisant que les 370 jeunes attendus en Espagne en 2024 pourraient rapatrier plus de 1 milliard F CFA.
Ce programme, qui repose sur un contrat de travail temporaire, impose une limite de 9 mois maximum en Espagne avant un retour obligatoire au Sénégal. Le processus de recrutement est strict : les entreprises espagnoles viendront à Dakar pour sélectionner les candidats à travers un comité dédié. En 2024, 150 jeunes ont déjà été envoyés en Espagne, avec un taux de retour au pays estimé à 67 %. Un modèle qui, selon le Secrétaire d’État, pourrait offrir une alternative viable à l’émigration clandestine tout en dynamisant le secteur agricole sénégalais.