Le Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse Dakar 2026 a installé hier, mardi 5 novembre 2024, la Coalition durabilité-impact-héritage (SIL, en anglais). Cette plateforme multi-acteurs va accompagner les JOJ pour évaluer l’efficacité des mesures de prévention et d’atténuation. La rencontre, présidée par le président du COJOJ, Mamadou Diagna Ndiaye, a enregistré la présence du directeur de l’AFD et du conseiller culturel du Premier ministre Ousmane Sonko.
La cérémonie d’installation de la «Coalition durabilité, impact et héritage» du Comité d’organisation des Jeux olympiques de la jeunesse (COJOJ-DAKAR 2026) a débuté par la projection d’un film sur les JOJ (Jour J-1000). Une opportunité pour revisiter l’enjeu du plus grand événement multisports mondial dédié à la jeunesse, qui brasse 200 millions de téléspectateurs, couvre 190 pays, avec 700 millions d’impression sur les réseaux sociaux. Rien qu’à Singapour, en 2010, il y a eu 400 000 visiteurs, 260 millions de dollars de contrats avec les entreprises locales. Pour le président du SIL, Ibrahima Diagne, Dakar attend 3000 athlètes (parité homme-femme), 35 sports, 8000 volontaires, 206 CNO (comité national olympique), 3 villes (Diamniadio, Saly et Dakar). Le village olympique sera logé à l’Université Amadou Makhtar Mbow (UAM) de Diamniadio. Ceci dit, il a insisté sur le type de Jeux que nous voulons. « À travers cette dynamique, nous voulons en faire des Jeux responsables, au bénéfice de la population, qui vont booster la citoyenneté, des Jeux inclusifs et économiques. Et le SIL a cette responsabilité. Le premier défi est l’appropriation de cette stratégie dans le cadre d’organes de pilotage dans une approche holistique et efficace qui tient compte des problématiques environnementales », a-t-il déclaré.
Convention avec l’ANSD
L’Agence nationale de la statistique et de la démographie (ANSD), ainsi que l’Ecole nationale de statistique a dans ce sens signe une convention avec le COJOJ. Une manière de montrer son implication dans le processus pour un reporting, une capitalisation des connaissances. Car il est question, selon M. Diagne, de promouvoir la protection des droits humains, le volet diversion/inclusion/sécurité des Jeux, l’intégration de la durabilité sur l’ensemble des fonctions, l’impact durable des Jeux sur le plan économique, social et environnemental, le développement de connaissances et compétences et capitalisation des bonnes pratiques et des actifs pour un héritage durable.
D’après toujours le président du SIL, les JOJ seront une opportunité pour apprendre et inspirer les leaders de demain à travers des actions prioritaires comme la formation et la sensibilisation autour du SIL, la gestion des ressources humaines et des plaintes, préparer une Charte de durabilité des JOJ 2026 et un plan d’impact et d’héritage. A cet effet, un premier rapport sortira en février 2025. Ce sera le cas chaque année jusqu’en 2027.
Impact carbone
L’aspect environnement est à prendre en compte. Avec pour objectif premier, des JOJ zéro déchet. « Au terme des Jeux, nous ferons un Bilan carbone. D’ailleurs, en partenariat avec le ministère de l’Environnement, une forêt olympique sera mise en place à Tambacounda, le même projet est envisagé à Diamniadio. Le moyen privilégié est le transport de masse (BRT, TER). La torche olympique sera aussi alimentée par de l’énergie renouvelable. Il y a en outre un plan de management des ressources car le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit. Nous nous attaquerons à la source en identifiant tout ce qui est recyclé ou qui ne peut pas l’être. Cela va permettre de booster une économie circulaire. Comme le fait de valoriser de façon agronomique les restes alimentaires du village olympique qui servira 9000 plats par jour.
Il y aura donc toute une dynamique autour de la SONAGED pour engager des ‘territoires zéro déchet’ », a assuré Ibrahima Diagne. Après les observations des participants, Mamadou Diagne Ndiaye est revenu à la charge pour parler de l’empreinte de l’impact carbone, un élément important dans le dispositif organisationnel, notamment en termes de voyage et déplacement.
Pareil pour le coordonnateur du COJOJ, Ibrahima Wade, qui précise pour Dakar 2026, il n’y a pas d’obligation carbone contrairement aux JO de Paris. Mais que c’est le président Mamadou Diagna Ndiaye qui a voulu s’aligner sur les standards internationaux.
210 métiers à booster
Les JOJ, c’est aussi un levier pour booster l’économie du sport, une occasion pour le Sénégal de vendre ses compétences. Par exemple, des goodies feront l’objet d’eco conception. Un moyen de planifier une seconde vie aux produits utilisés lors de cet événement. De plus, dans les spécifications techniques des marchés, il y a des aspects durabilité et responsabilité. Pour ce qui est du tourisme, une convention tripartite a été signée avec le ministère du Tourisme pour une mise à niveau des hôtels. Ce qui fait dire au président du SIL que l’héritage des JOJ sera diversifié. « Pour être efficace, on a fait le focus sur l’accessibilité et la pratique du sport, la requalification des infrastructures, l’employabilité (210 métiers concernés) », a relevé Ibrahima Diagne.
Concernant l’accessibilité et la pratique du sport, il a convoqué la construction et la promotion inclusive de 11 terrains de proximité, la dotations d’équipements sportifs, la promotion du sport féminin, le renforcement de capacités des gestionnaires et la requalification d’infrastructures comme le stade Iba Mar Diop, la Tour de l’œuf, le Centre équestre de Diamniadio. S’y ajoute la construction de la Maison du cuir, un bâtiment R+3 pour recaser les 1346 personnes impactées par les déguerpissements.